LIVRES

 






 

Dr Aldo Naouri
Parier sur l'enfant

Psychologie
ISBN 2-7381-1029-0, octobre 2001, 352 pages. (9,00 €) " Poches Odile Jacob "

" Un enfant, ce n'est pas un pantin qu'on bichonne et qu'on arbore pour sa propre gloire. Un enfant, ce n'est pas une promesse de retraites meilleures. Un enfant, ce n'est pas de la main-d'œuvre à bon marché. Un enfant, ce n'est pas un malade potentiel qu'il faut préserver de tout ce qui le menace. Un enfant, ce n'est pas un exutoire aux humeurs de ses parents. Un enfant, c'est un corps neuf et malléable. Un corps qui ne demande qu'à s'adapter, transmettre, donner et recevoir. Un corps plein d'énergie et extraordinairement réceptif. " A.N.


Pourquoi j'ai écrit ce livre ?

Les réactions suscitées par mon ouvrage précédent (Une place pour le père) m'ont étonné. Je n'ai pas immédiatement compris leur raison d'être. Je n'avais pas écrit un ouvrage polémique. J'avais écrit un ouvrage pédagogique structuré et documenté au point que chacun pouvait juger de sa pertinence. Je me suis alors aperçu que mon propos n'était pas récusé par mes lecteurs - dont j'ai reçu des lettres enthousiastes - mais par des personnes qui ne m'avaient pas même lu. Je me suis laissé interroger par ces faits pour constater que notre environnement social prête beaucoup plus facilement l'oreille à la vocifération qu'à l'argumentation. Alors même que le terrorisme n'avait pas encore occupé le devant de la scène qu'il occupe aujourd'hui, les idéologies fonctionnaient déjà sur son principe. En prenant en compte, sur le mode de la clinique médicale, les symptômes de nos sociétés des deux décennies précédentes, j'ai montré que se dessinait déjà une alliance objective entre le libéralisme effréné naissant et les discours extrémistes. Incorrigible comme je n'ai pas cessé de l'être, j'ai plaidé une fois de plus pour ce que j'ai appelé " une grammaire élémentaire " destinée à offrir à l'enfant un couple parental de qualité.
J'en avais sans doute trop fait. J'eus droit à la pire réaction hostile qui puisse être : le silence.