Pourquoi
j'ai écrit ce livre ?
La première fois que j'ai entendu, au cours d'une
consultation, une jeune mère tenir à l'endroit de
sa mère des propos d'une violence inouïe, je n'en
suis pas revenu. J'étais un tout jeune praticien et mon
aventure de vie, ma culture et mes lectures ne m'avaient pas
préparé à recevoir de tels propos.
Cette jeune femme, sur fond de mon silence
sidéré, m'avait d'ailleurs " achevé "
en me racontant avoir annoncé le décès
de sa mère sur le faire-part de son mariage, ajoutant : " je
trouvais ça logique d'annoncer deux joies en une ! " J'ai
dû être secoué à un point que
je n'ai prêté l'oreille que chichement et
prudemment aux propos de cet ordre. Mais cet aveu avait tout de
même suscité mon intérêt
à un point tel qu'au fil de ma maturation personnelle et de
la " bouteille " que j'ai prise, je n'ai pas manqué de
relever qu'il n'était pratiquement pas de fille qui n'ait
à exprimer un compte à régler,
laissé en suspens et générateur d'une
insupportable culpabilité, avec sa mère - la
nature et l'importance de ce compte étant, bien entendu,
éminemment variables.
Autour de l'année 1995, participant comme formateur
à un congrès de pédiatres, j'ai eu,
avec mes autres collègues formateurs, à devoir
répondre à une question inattendue
posée par la majorité des congressistes : "
Faut-il tuer le grands-mères ? " Le débat qui eut
lieu montra que ces collègues désignaient les
grands-mères maternelles. Je me suis dit que leur
expérience professionnelle les avait sans aucun doute
confrontés à ce que j'avais relevé
dans la mienne. J'ai décidé alors de me pencher
sur la question et de la traiter en appliquant la grille de lecture
psychanalytique au matériel que m'avais recueilli dans ma
pratique.
Convaincu que les histoires cliniques enseignent plus encore que les
discours théoriques, j'ai choisi de prendre un cas que
j'avais longuement suivi pour en faire le fil conducteur de mon
exposé explicatif.
Cet ouvrage a eu un succès national et international
retentissant. Et, de nombreuses années après sa
parution, il n'y a pas de semaines où je ne
reçoive pas encore plusieurs lettres de lectrices ou de
lecteurs.
Traductions
Allemagne :
sous le titre Das Drama der perfecten Mutter,
Walter Verlag, 1999
Brésil :
sous le titre As filhas e suas maes,
Martin Fontes, 2002
Corée :
traduction en cours chez La Comédie Humaine
(Séoul)
Espagne :
sous le titre Hijas y madres, Tusquets
,1999
Italie :
sous le titre Le figlie e le loro madri,
Einaudi, 1999
Portugal :
sous le titre As filhas e suas maes,
Pergaminho, 1999
Chine:
traduction
en cours par les
éditions Life Bookstore (Pékin),
Einaudi, 1999